Présentation des résultats du projet PAille Anas pour la Rénovation (P2AR)

Le projet Paille Anas pour la Réhabilitation (P2AR) vise à développer une solution thermique de l’habitat ancien par l’utilisation d’une ressource végétale dite bio-sourcée, le lin.

D’une durée de 3 ans (décembre 2014 à décembre 2017), ce projet financé par la région Hauts de France (appel à projets « Chercheur Citoyen ») a pour partenaires l’association Yser Houck, le Laboratoire Génie Civil et géo-Environnement (Université d’Artois et HEI), le cd2e et l’entreprise Solvay.

Les résultats du projet ont été présentés lundi 23 octobre 2017.

 

La zone géographique ciblée est celle de la Flandre, située entre Bailleul et Dunkerque, où la culture du lin est importante et l’habitat traditionnel ancien protégé. Le matériau étudié est issu du lin qui demeure une culture régionale dont la reconnaissance et le marché s’appuient principalement sur le textile. Le projet P2AR a pour but d’orienter, par l’action de chacun des acteurs, les anas de lin, représentant 50% de la production, vers la rénovation thermique des bâtiments anciens dans leur forme la plus basique, en vrac, dans le cadre des contraintes constructives sécuritaires nécessaires : protection incendie, performances thermiques minimales, transferts hygrothermiques maîtrisés, durabilité…

Durant deux années, deux habitations servant de démonstrateur ont été isolées et instrumentées pour suivre les performances hygrothermiques des anas en conditions réelles d’utilisation.

Anas de lin en vrac Anas mis en oeuvre dans les combles

 

L’objectif scientifique de ce projet est de connaître les caractéristiques du matériau en laboratoire et en conditions de mise en œuvre in situ, en fonction des sollicitations micro-climatiques. Cela concerne les caractéristiques physiques (constitution, densité, tassement) thermiques (conductivité, chaleur spécifique), hydriques (capacité d’adsorption et de désorption d’humidité) et de durabilité (développement de moisissures).

 Des résultats prometteurs

Cette étude a permis de mettre en évidence certaines qualités du produit. Dans un premier temps, ce matériau est très peu sensible au tassement dans le temps du fait de sa masse volumique relativement élevée et de sa composition de fibres rigides.

Ensuite, le comportement des anas de lin vis-à-vis de l’humidité relative est à souligner. Les mesures effectuées in situ mettent en évidence l’adaptation du matériau aux variations saisonnières et ce malgré une teneur en eau massique élevée au départ, liée au protocole d’ignifugation du matériau. D’un point de vue thermique, l’amortissement et le déphasage des sollicitations induits par le matériau le positionnent favorablement par rapport aux isolants traditionnellement utilisés dans la construction. La conductivité thermique est moyenne mais la résistance thermique peut être améliorée en augmentant l’épaisseur du matériau.

En ce qui concerne sa mise en œuvre, la disposition en vrac des anas de lin apporte une meilleure étanchéité à l’air. Le matériau étant lourd, cela rend sa structure instable et ne permet pas aux rongeurs de s’y nicher. Le protocole d’ignifugation réduisant l’émission de poussière, très peu de particules sont en suspension après sa mise en œuvre contrairement à ce qui est observé pour les laines minérales.

Brochure présentation du projet P2AR